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MUT Grèce 2017 - Sur les rails !




Après une arrivée de nuit à Athènes, nous avons eu une journée tranquille où Janet (une amie franco-gréco-islandaise) nous a fait un petit topo sur le contexte du pays.

A J+2, c’est à 9h25 que nous quittons notre Airbnb à pied pour rejoindre le centre d'accueil d'Alliance Relief et être briefés sur notre service ici auprès des réfugiés... Faux départ ! Nous trouvons porte close et un horaire d’été indiqué : 13h Nous revenons donc dans l’après-midi. Nouvelle surprise ! Nous n’étions pas attendu. Notre contact est en vacances, il a oublié d’informer ses collègues qu’un groupe de français devait venir… Mais si c’est une surprise, c’est une bonne surprise, nous arrivons à point nommé car un groupe de volontaires partait le lendemain. Si tu as été stagiaire ou intérimaire un jour dans ta vie, tu comprendras peut être le sentiment de « flottement », de « décalage » que nous avons ressenti à notre arrivée… ces deux longues heures d’adaptation où tu observes, désireux d’aider, sans savoir où, ni comment, quels sont les usages et coutumes du lieu… Puis ton pied trouve la pédale, tu te mets en selle et tu t’accordes avec les autres…

Notre travail se réparti sur 4 postes :


- Le Bar : On serre les mains des nouveaux arrivants, on propose : - «Kawa or Chaï ? (Café ou thé ?), snack ? Juice ? Water ? » Parfois nos petites oreilles d’occidentaux ont du mal à comprendre les accents mais ça va… Nous servons et apprenons aux enfants les petits « mots magiques ».


- La douche : Une personne est là pour aider et distribuer ce dont les réfugiés peuvent avoir besoins… Des couches pour les tout-petits, des rasoirs, du savon, du shampoing…


- La salle des enfants : Voilà un poste où il faut penser à se relayer assez souvent. Ils sont pleins d’énergie ! C’était probablement notre plus gros choc culturel. Personnellement j’ai une phrase qui me sauve souvent dans un contexte interculturel : « Ce n’est pas faux, c’est différent », mais ici elle se heurte à une chose : l’éducation.

Nous avons du mal à comprendre parfois pourquoi les parents n’interviennent pas dans certaines situations, ou pourquoi un enfant peut obtenir tout ce qu’il veut s’il crie assez fort… La frustration est très dure à gérer pour ces petits… Entre eux, partager est très difficile et on doit parfois intervenir avant qu’un enfant se retrouve avec des bleus ou des bosses. Il y a aussi la jalousie… On a vu des enfants lever la main sur des bébés parce que ces derniers étaient portés dans les bras alors qu’eux n’avaient pas de câlins… Alors dans ces cas-là, on les gronde un chouya mais surtout on les attrape, on les serre dans nos bras, on leur fait des câlins ; « Demandes et tu recevras », on a deux bras, deux genoux, on peut bien partager. On a vu des mamans venir, le visage fermé, nourrir leur bébé, puis une fois que c’était fait, reposer le bébé sur le tapis de la garderie et repartir sans rien nous dire… D’autres fois, on a eu beaucoup de mal à faire comprendre aux enfants que leurs petits frères et sœurs n’étaient pas des jouets, et oh que non, on ne pouvait pas les laisser assis sur une table basse et repartir jouer à la dînette… Bref… Nous sommes vraiment tiraillés par ce que l’on voit et notre envie de ne pas juger… On a beaucoup de mal à appliquer la phrase, « ce n’est pas faux c’est différent » … Je me demande parfois ce qui est issu de la culture, et ce qui est issu des souffrances d’un exilé de guerre qui a des enfants alors qu’il est sans feu, ni lieu…

Alors on essaye de pas laisser passer certaines choses, et surtout, on prie.

- La salle : Beaucoup de chaises, beaucoup de tables, vides ou pleines selon les heures et les jours. Des familles, des hommes ou des femmes, et parfois même des ados, venus seuls mais ici ensemble. Ils discutent entre eux en arabe, en farsi. Et parfois en anglais avec nous. Nous sommes simplement assis avec eux, autour d’une tasse, autour d’un jeu, ou dans une bulle miraculeuse qui nous rassemble dans un moment où la barrière de la langue n’est plus un mur opaque mais une barrière où l’on s’accoude pour bavarder … Il est arrivé qu’ils parlent farsi, nous anglais, que personne ne saisisse un traître mot de qui sortait de la bouche de l’autre mais on se comprenait. De petits moments miraculeux qui peuvent parfois finir en prières…

Malgré tout, j’aimerais que ce soit par des moments comme ceux-là que résonne la phrase « Allahu Akbar » : « Dieu est le plus grand » … Plus grand que la souffrance, que la peur, que la haine, que les hommes et les armes, les gravats et les exils…

Le centre reste un lieu assez préservé où l’on a du mal à réaliser ce qu’ils ont vécu… Les traversées, l’espoir d’une vie ailleurs ou d’un retour au pays, les privations, les marques sur les corps… Sans le vivre, peut-on comprendre ? Réaliser ? Mais il y a une chose que l’on voit, que l’on devine, qui approche comme une silhouette qui se dessine à l’horizon, vibrante dans la chaleur des déserts …

Les peuples d’Iran, d’Irak, de Syrie et d’Afghanistan sont en train de venir à Christ.






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